Zoom sur l’explosion des rénovations énergétiques en copropriétés

Une pluie de chantiers de rénovations énergétiques s’abat sur la capitale.

Responsable de la rénovation des copropriétés au sein de l’incontournable bureau d’études Pouget Consultants, Laurence Dubin fait le point avec Atlantic sur la situation. 

Interview.

 

Plus de 7 000 copropriétés parisiennes sont désormais inscrites sur la plateforme d'accompagnement des projets de rénovation énergétique CoachCopro selon la mairie de Paris. C’est 5 fois plus qu'il y a 1 an, ressentez-vous cet engouement ?

 

Nous devons tout bonnement chaque jour refuser des demandes alors que nous avons fait le choix de nous limiter à Paris Intra-muros ! La demande est gigantesque et il manque cruellement de maîtres d'œuvre à même d’y répondre. Ce décalage est encore plus criant en Province. Je forme des syndics dans toute la France qui ne trouvent personne pour obtenir un diagnostic de leur copro.

 

Comment expliquez-vous ce “boom” ?

 

Je vois 4 grandes explications à cette explosion des rénovations énergétiques en copropriétés :

  • avec le Covid, les ménages se sont rendu compte qu’il faisait trop chaud ou trop froid chez eux ou tout simplement que leur confort thermique comptait ;
  • la guerre en Ukraine et son impact sur le prix des énergies a conduit les Français à chercher à réduire leurs factures énergétiques ;
  • l’obligation de réaliser un DPE collectif conduit les copropriétés à réfléchir à une rénovation énergétique ;
  • la forte communication sur le sujet des rénovations énergétiques en copropriétés.

 

Mais entre l’envie d’améliorer la performance énergétique et la réalisation des travaux, la route est longue ?


Parfois très longue ! L’obligation de réaliser un DPE collectif et le projet de Plan Pluriannuel de Travaux (PPT) ne suffira pas. Le risque est que cela reste dans les tiroirs s’il n’y a pas un accompagnement, tant financier qu’humain, pour les mobiliser et les convaincre d’aller au bout des travaux.

À Paris, la ville finance à hauteur de : 

  • 5 000 € un Diagnostic Technique Global (DTG) ;
  • 10 000 € pour l’étude de Maîtrise d’œuvre.

Elle offre aussi les services de l’Agence Parisienne du Climat et d’une assistance à Maîtrise d’ouvrage (SOLIHA ou URBANIS). Un moyen pour la copropriété de se projeter dans la réalisation de la rénovation énergétique. 

 

Mais combien cela coûte de rénover une copropriété parisienne ?

Pour atteindre les 35% de réduction énergétique, seuil permettant de bénéficier de MaPrimeRénov’ globale, la quote-part moyenne est de : 

  • 50 000 € par logement pour une petite copropriété ;
  • 25 000 €  par logement pour une grande copropriété.


Au-delà de l'augmentation des prix sur tous les lots, cette différence s’explique par le fait que plus la copropriété est petite, plus elle se révèle compliquée à être rénovée énergétiquement. Les subventions sont en effet à ce jour plus favorables pour les plus grandes copros, or elles ne sont pas en majorité…

 

Aujourd’hui
+ 80% des copros en France ont moins de 20 logements 
 

 

Pour réduire ces montants, est-il possible de systématiser une méthode de rénovation énergétique sur les immeubles parisiens ?

Malheureusement non. Prenons l’exemple de la ventilation : alors qu’un système de ventilation sur un immeuble de logements collectifs d’après-guerre est simple à rénover, sur un bâtiment haussmannien, nous sommes toujours dans une démarche beaucoup plus complexe qui oblige à rentrer dans chaque logement pour faire du cas par cas. 

 

La suite au prochain épisode… De manière à vous guider dans ce marché grandissant des rénovations énergétiques en copropriétés, nous vous livrerons très prochainement, dans un autre article sur le sujet, une panoplie de solutions techniques.